Qu'est-ce qu'une scierie ? - What is a sawmill ?

|| Écrit par Kevin H. Touchette

Les premières scieries étaient des bâtisses élémentaires et plutôt simplistes, équipées d’une scie à va-et-vient actionnée par des moteurs hydrauliques. D’abord, elles n’étaient destinées qu’aux habitants riverains et tenaient une place centrale dans les villages. D’ailleurs, la création de villes telles qu’Hull, Joliette, Grandes-Piles, Chicoutimi et Rivière-du-Loup sont le résultat de l’apparition de ces dernières.

Elles étaient traditionnellement situées près d’un cours d’eau, qui pouvait de ce fait, contribuer à l’acheminement des grumes par flottage. Elles pouvaient produire approximativement 500 planches par jour. Pour l’exportation, de plus grosses scieries produisaient plus de billots et de planches à la journée, avec des techniques plus soignées et des lames plus performantes.

VIDÉO : Un film de 1935 publié sur YouTube par Bibliothèque et Archives Canada présente la production de bois de sapin Douglas, en Colombie-Britannique. Ce film du patrimoine canadien, appelé Big Timber, montre comment le sapin était récolté et transformé en produits de bois.

 

 

Au XIXe siècle, les lames circulaires étaient utilisées pour le délignage et l’équarrissage. L’ancienne lame a été substituée par la scie à ruban tournant en continu. Pour alimenter la scierie, la vapeur était de plus en plus courante, car elle proposait un meilleur rendement et permettait l’installation des sites ailleurs que près des lacs ou des rivières.

Les scieries étaient des endroits dangereux, et beaucoup d’ouvriers sont morts sous les dents acérées des lames. Malgré l’interdiction d’employer des enfants de moins de 12 ans, ils étaient recherchés pour leur petite taille. On leur demandait de s’infiltrer dans les rouages et de débloquer les machines à scier, ce qui a mené à plusieurs drames.

Après 1945, la mécanisation et de nouvelles techniques font leur arrivée. L’électricité remplaça la vapeur, et de nombreuses machines à scier apparurent. De plus en plus automatisées, les scieries font de moins en moins appel à la main d’œuvre humaine, causant une hausse du chômage dans plusieurs régions. Aujourd’hui, les scieries sont totalement informatisées, demandent peu d’ouvriers et ont un rendement énorme.

LA SCIERIE DU XXIE SIÈCLE

Les scieries de nos jours se définissent donc comme étant des installations industrielles de sciage qui sont des industries de première transformation du bois. Elles fournissent des produits semi-finis qui sont habituellement destinés à l’industrie de seconde transformation (construction, rénovation, ébénisterie, menuiserie, etc.) que l’on appelle communément le bois d’œuvre.

Au Canada, la production de bois d’œuvre provient majoritairement d’arbres résineux qui composent l’essentiel des forêts du pays. Les essences de bois franc (érable, merisier et chêne) sont généralement exclues. Son usage étant généralement réservé à la confection de planchers ou de meubles, et d’autres ouvrages dits de finition. L’épinette, le pin et le thuya sont les principales essences transformées en bois d’œuvre au pays.

FONCTIONNEMENT GÉNÉRAL D’UNE SCIERIE À BOIS

Les scieries s’approvisionnent en bois bruts le plus souvent à partir d’exploitations forestières. Une scierie comprend principalement :

  • un parc à grumes où sont stockés des bois bruts ;
  • une ou plusieurs lignes de sciage assurant la découpe des bois et le tri des produits ;
  • un parc à sciages où sont rangés et entreposés les planches et autres produits.

LE PARC À GRUMES

Les grumes sont amenées généralement à la scierie par grumiers et sont stockées à l’extérieur dans ce que l’on nomme le parc à grumes qui forme le stock de l’entreprise. À ce stade, un opérateur intervient en purgeant certaines grumes car il arrive que certaines d’entre elles soient fendues, atteintes de pourritures, etc.

BANC DE SCIAGE ET STOCKAGE

Les grumes (billes) sont ensuite apportées sur le banc de sciage pour y être débitées une par une. En fonction des commandes reçues dans l’entreprise, l’opérateur saisit l’épaisseur au niveau de la planche dans un ordinateur.

Dans les installations les plus modernes, la grume passe devant plusieurs caméras qui vont mesurer cette dernière afin d’optimiser la production de planches et obtenir ainsi le meilleur rendement matière première/produit fini. En fonction des installations, la bille passe plusieurs fois au niveau de la scie à ruban (ou scie de tête) si le banc n’en compte qu’une, ou ne fait qu’un seul passage si plusieurs scies sont associées les unes aux autres.

Le sciage des grumes se fait longitudinalement, par des plans parallèles à un axe approximatif. La première et la dernière lame de bois sont des dosses qui contiennent essentiellement de l’écorce et de l’aubier et qui iront directement au rebut. Les tranches suivantes s’appellent des plots. Le bois est scié à l’état vert, c’est-à-dire gorgé d’eau. Une de ses propriétés est de perdre une partie de son volume, au cours du séchage.

Une autre partie de son volume va également disparaître au cours des opérations d’élaboration postérieures au sciage (corroyage, rabotage). Les planches sont ensuite véhiculées afin de les stocker avant la livraison. Elles sont évidemment classées selon leurs dimensions. Les conditions de stockage sont importantes car en fonction de la température et de l’humidité, le bois peut se dilater ou se rétracter.

SOURCES

L’Encyclopédie Canadienne
Wikipédia