|| Écrit par Denis Bouchard - Le Quotidien
Le Saguenay-Lac-Saint-Jean traverse une tourmente qui peut être un frein ou, au mieux, un ralentissement de son économie. Plusieurs entreprises, des centaines, au fait, se creusent les méninges pour arriver à combler des postes. Le défi majeur touche davantage le commerce au détail et les services, quoiqu’il y a des employeurs qui attendent les candidats à la sortie des cégeps et de l’université.
Il faut admettre que la situation a de quoi rendre incrédules certains puisque le taux de chômage dans la région a clôturé à 7,9 pour cent en 2016, légèrement au-dessus de la moyenne provinciale (7,6 pour cent). Au dernier relevé de 2017, le 10 mars, il était à 7,6 pour cent et indiquait une amélioration du taux d’emploi. L’autre raison pour laquelle le commun des mortels peine à croire qu’une pénurie d’employés se pointe : le discours ambiant ne reflète pas les statistiques, notamment en raison des difficultés de la grande industrie, des bouleversements vécus par le commerce au détail qui doit affronter la concurrence d’Internet et la baisse des grands chantiers qui affecte les constructeurs et les firmes de professionnels.
Le marché de l’emploi, lui, a bel et bien levé un drapeau pour indiquer que des employeurs, plusieurs centaines selon le document «Enquête sur le recrutement, l’emploi et les besoins de formation dans les établissements de cinq employés et plus au Saguenay-Lac-Saint-Jean», sont menacés de ralentissement, de pertes de contrat ou pire.
Dans le 44e Cahier économique du Quotidien, à paraître samedi, notre équipe de journalistes dresse un portrait qui va bien au-delà des statistiques. Avec exemple à l’appui, entrevues et témoignages, nous avons voulu identifier les secteurs sensibles afin de contribuer, ultimement, à l’économie régionale. D’une part, ce spécial «Nous embauchons» met la table pour une prise de conscience régionale et aidera les employeurs. D’autre part, il pourra guider les Jeannois et les Saguenéens à la recherche d’emploi.
Bien sûr, il y a plusieurs secteurs de l’économie qui s’inquiètent du recrutement, mais il faut particulièrement retenir que des milliers d’emplois seront à combler dans des domaines accessibles, davantage basés sur le quotient social que sur la formation technique et/ou professionnelle. Du service à la clientèle aux emplois nécessitant un diplôme universitaire, il existe toute une gamme de postes à combler. Qui aurait cru qu’un jour des employeurs se bousculeraient dans les foires à l’emploi pour recruter des jeunes encore sur les bancs d’école ?
Et les initiatives se multiplient pour séduire la relève par des offres «tout inclus», c’est-à-dire avec formation payée et emploi garanti à la sortie si vous avez réussi vos cours. Une multinationale comme CGI, fondée par le Jonquiérois Serge Godin, est un bel exemple de la situation. En janvier dernier, en partenariat avec Emploi Québec et le Cégep de Chicoutimi, la compagnie a procédé à un appel de candidatures pour recruter 15 étudiants qui allaient se voir offrir un emploi au bout de la ligne. Mais les besoins de CGI vont au-delà de cette démarche puisqu’une trentaine d’emplois sont disponibles en ce moment à son bureau de Chicoutimi.
Depuis des mois, la direction de Produits forestiers Résolu annonce que 800 emplois sont à pourvoir d’ici quelques années et invite les jeunes à s’inscrire dans des formations qui sont disponibles dans les commissions scolaires de la région ou encore dans les cégeps. Il faut comprendre que l’industrie est frappée par tellement de bouleversements et de coups durs depuis une décennie que les jeunes ont aussi fui les domaines de formation. Il y a maintenant le retour du balancier à l’avantage des chercheurs d’emploi.
Dans un autre domaine, JAMEC de Normandin a pris le taureau par les cornes en participant financièrement à la formation et en garantissant des emplois. La particularité du programme : il s’agit d’une formation sur mesure qui peut convenir aussi bien à un ou une travailleuse dans la quarantaine, par exemple, qui veut un changement de carrière, qu’à des jeunes qui se questionnent sur leur avenir.
Vous en apprendrez beaucoup plus à la lecture de ce cahier spécial parce que nous avons ratissé large afin de bien camper le défi qui attend les employeurs de la région et les perspectives qui s’offrent aux chercheurs d’emploi. Bonne lecture !
SOURCE
Article publié le 10 mars 2017 dans le Quotidien
418 274-5525